Projets internationaux

Plusieurs projets de recherche (inter)nationaux ont été initiés ou rejoints par les enseignants chercheurs du département.

ENDANSANT

Projet de recherche sur 4 ans, financé par l'ANR, dirigé par Emmanuelle Delattre-Destemberg (Univ. Polytechnique Hauts-de-France, Valenciennes), Marie Glon (Univ. de Lille) et Guillaume Sintès (Univ. de Strasbourg)

Le projet ENDANSANT interroge la construction du métier d’enseignant.e de danse, les conditions et les lieux de son exercice entre le XVIIe siècle et le XXIe siècle en France. À partir de sources de natures diversifiées (manuscrites, iconographiques, imprimées, orales), privées ou publiques, et à partir des conflits et des moments de tension opposant les enseignant.e.s aux différentes autorités qui les gouvernent, l’étude cherche à identifier cette catégorie socioprofessionnelle, à définir les cadres légaux de son activité et les conditions de son exercice.

Voir le Carnet de recherche du programme : https://endansant.hypotheses.org/1

 

avec la Belgique (Journées "Recherche & Création" - CAP)

Coorganisés par le CAP (Centre Arts Performance) des Facultés Universitaires Saint-Louis de Bruxelles et le CEAC (Centre d’étude des arts contemporains) de l’Université de Lille 3, ces ateliers « Recherche et création » ont rassemblé entre 2011 et 2013 une vingtaine d’enseignants et d’étudiants (venus de Bruxelles et Lille) principalement issus des champs de la littérature, de la danse et de la philosophie, ainsi que des membres de l’association Contredanse. Pilotés par Sophie Klimis et Isabelle Ost en Belgique, Claire Buisson et Philippe Guisgand en France, ils ont permis d’ouvrir un espace de réflexion sur la recherche articulant création artistique et recherche théorique. Chaque session a accueilli la proposition, par un artiste-chercheur, d’une expérience théorico-pratique à traverser puis discuter.

Daniel Blanga Gubbay (Nice), Marian Del Valle (Bruxelles), Bojana Bauer (Paris) et Johanna Bienaise (Montréal) ont été accueillis successivement. Ces journées ont préfiguré la création en 2013 du programme « Dialogue entre Art et Recherche » (DeAR) du CEAC.

 

avec le Canada (Abécédaire du corps dansant - UQAM)

Dans L’Abécédaire du corps dansant, la chercheuse québécoise Andrée Martin mène un double travail de réflexion et de création sur le corps dansant. Conçu en 2005 et mis en œuvre à partir de 2006, le projet associe chacune des vingt-six lettres de l’alphabet (choisies dans le cadre d’un terrain d’entretiens avec des danseurs professionnels) à un concept qui interroge le corps dansant (A-action, B-blessure, ... Z-zéro). La chercheuse entreprend donc de traiter chaque lettre sous une forme performative, à raison d’une à deux par an – ce qui esquisse au final une vingtaine d’années de recherche. Sont ainsi mêlés la danse et le discours sous la forme d’un essai qui constitue l’une des composantes interactives de chacune des propositions scéniques. Elle donne à cette démarche un triple but, celui de mieux comprendre les mises en application possibles du paradigme recherche-création dans une version scénique ; celui de d’améliorer les connaissances sur le corps dansant et des divers savoirs qui s’y rattachent ; enfin, le but de travailler au développement de modèles méthodologiques de recherche-création appliqués à la danse et aux arts de manière plus générale. Ce projet de recherche reçoit l’appui financier du Conseil de recherche en sciences humaines du Canada (CRSH). Le second volet de ce travail de recherche-création porte sur la dizaine de lettres qui n’ont pas été traitées entre 2006 et 2013. Il offre également à la chercheuse l’occasion d’ouvrir son équipe à des observateurs issus d’autres champs que celui de la recherche-création pour l’aider à amorcer une métaréflexion sur cet ambitieux projet. Il s’adjoint ainsi une approche poïétique (menée par Anne Claire Cauhapé) et une perspective esthétique (confiée à Philippe Guisgand).

 

avec le Portugal (Etat de corps et Corps archive - Lisbonne/Lille)

Le programme s'est tenu entre 2014 et 2016 (mobilisant 3 chercheurs et  5 doctorants des deux pays) sous forme de quatre missions organisées comme des ateliers de travail thématiques  : L’état de corps en danse ;  les écritures du corps dansant ;  le corps archive et la documentation de la danse ;  la pensée critique : légitimation d’une pensée émergente de la pratique.

Les ateliers et les temps d'échanges proposés ont permis aux doctorants de présenter le cœur de la recherche, d'en discuter avec des pairs et des chercheurs confirmés. Pour ces derniers, ce fonctionnement en atelier a permis de réfléchir au ton et à la substance de la production du discours doctoral : si aujourd´hui le monde universitaire autorise un projet de recherche qui s´organise avec et à partir d´une œuvre en création, la question qui accompagne cette dernière mission est la suivante : un doctorat en arts peut-il se confondre avec la pratique artistique qui est réalisée hors de l´académie ? La réponse que nous avons rencontrée tend à distinguer le processus académique de production de sens, du processus artistique de production de sens. Dans le contexte académique, la production de sens est organisée à partir de l´exposition d´arguments susceptibles d´être contrariés et est dirigée à une communauté spécialisée dans l´identification de fissures et la réfutation d´arguments. Être inscrit dans un doctorat en arts implique inévitablement la participation à ce système.

Pour les doctorants, cette forme de travail est une épistémologie du déplacement (exterritorialité, croisement, transmission…) : chaque nouvelle connaissance émerge de la surprise de l'expérience qui conduit ailleurs, qui permet dese déplacer par rapport à des "obsessions de recherche". L'expérience dépasse donc la simple expérimentation corporelle puisque l'espace de discussion est intense et permet de poser une nouvelle dualité chaud/froid ou immersion/distanciation, une zone d'éffrangement des activités de recherche que ne recouvre plus les temps dits de "pratique" et de "théorie". Cet espace présente également un potentiel de plasticité important pour la recherche. A ce titre, les temps de latence, de transition entre immersion et distanciation doivent être travaillés dans des formes protocollaires précises sous peine d'apparaître comme arides ou artificielles. Cet espace pose les limites de la transposition des métaphores (parfois opérantes, parfois beaucoup moins) et pose la question d’une réflexion nécessaire des statuts accordés à la pratique dans ce type de recherche ainsi qu'à la manière dont les concepts émergent du corps ou des ses activités par des détours possiblement linguistiques. Cette convergence entre le langage et infra-langue est un champ heuristique   de recherche, entre l´émergence conceptuelle à partir du corps dynamique et la charge sensible des concepts. Cette recherche s´oriente vers un chemin interminable à construire à partir de processus et procédures de réduction.